Un spectacle inédit

Pour clôturer les 24h du forum, Alix Colin, Alperen Dikici, Damien Brassart et Raphaël Dachelet – rejoint récemment par Arif Erkovan – nous concoctent un spectacle, inédit, mêlant danses derviches, contes et musiques. Ils viennent d’horizons différents et se sont rassemblés à la demande de l’équipe porteuse du forum RivEspérance pour partager une passion (et une mission !) commune : offrir un espace de dialogue entre les humains et les spiritualités par le biais de l’art.

Nous vous attendons nombreux pour vous laisser transcender par cette performance originale. Déjà merci à eux d’enrichir nos réflexions par leurs gestes, leurs paroles et leurs notes.

En attendant, nous vous invitons à découvrir leurs belles personnalités par l’intermédiaire d’un petit questionnaire sur la spiritualité, la thématique que nous aborderons sous toutes ses coutures les 2 et 3 février 2024 (consultez le programme et découvrez qui sont les intervenants).

Arif Erkovan

Arif Erkovan a rejoint la petite troupe qui prépare le spectacle “Dans la nuit étoilée”. Il a étudié la psychologie à Leuven, où il vit actuellement mais il est aussi musicien. Son instrument – le ney, flûte en bambou, d’origine turque – est une composante essentielle des danses soufies, aussi appelées danses Sema (voir ci-dessous). 

Arif parle anglais et néerlandais, c’est dans cette langue qu’il a répondu au questionnaire. Pour la traduction, nous avons essayé de bien refléter ce qu’il a exprimé.

Arif, y a-t-il un livre ou une personne (historique ou encore en vie) qui a nourri votre spiritualité ?   

Plus qu’un livre, c’est la vie réelle et les personnes que je rencontre qui me nourrissent. Ces personnes m’ont enseigné et m’enseignent encore les réalisations les plus profondes sur moi-même. Je crois en Dieu et, pour moi, sa principale preuve (bien qu’il n’ait pas besoin de preuve) est l’univers, avec tout ce qu’il a créé et crée encore. C’est donc l’univers que je considère comme la chose la plus importante à lire. Et cela me fait prendre conscience de ma place et de ma valeur par rapport à tous les êtres.

Quel est, en quelques mots, votre cheminement spirituel ? 

D’une part, me rapprocher des autres personnes et, d’autre part, vivre des moments intérieurs personnels de réflexion et d’écoute de mes ressentis.

Voyez-vous un lien entre la spiritualité et l’art ?

Oui, bien sûr. L’art est le moyen le plus élevé et le plus délicat d’exprimer d’une manière significative nos interrogations intérieures, nos conflits, nos tentatives de  vivre intégralement. Ce processus de recherche de réponses à nos questions existentielles est facilité par la musique.

En outre, la musique est un type de langage qui est compris par tous les peuples du monde. Ainsi, lorsque je joue de la musique et que des personnes l’écoutent, je constate que nous nous posons tous les mêmes questions. La musique est donc aussi un moyen, pour moi, de me rapprocher des gens.

Lorsque je me produis, j’ai ‘impression de faire quelque chose pour l’humanité. J’ai besoin de la spiritualité pour trouver un sens à ma vie. Ce besoin existe parce que la mort est au bout du chemin. Pour faire face à cette réalité, je ne vois pas d’autre moyen que de l’accepter et d’avoir de la compassion pour tout le monde. 

Selon vous, pour quelle question d’actualité l’union de toutes les spiritualités apporterait-elle une valeur ajoutée considérable ? Et de quelle manière ? 

Notre relation à la mort est une question à la fois d’actualité et aussi ancienne que l’humanité. Je considère que la miséricorde et la conscience de la temporalité du monde sont les seuls moyens humains de faire face à cette ambiguïté qu’il y a après la vie.

La spiritualité joue-t-elle un rôle dans votre vie quotidienne ou professionnelle ? Et de quelle manière ?

Ce n’est pas seulement quand nous nous sentons mal que l’on doit chercher à comprendre et donner du sens. Cela peut se faire à tout moment dans notre vie quotidienne. En ce qui me concerne, je vis intensément la relation spirituelle lors de mes prestations artistiques. Je joue régulièrement à l’occasion de représentations sema ou musicales dans les églises.

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Les cérémonies sema relèvent d’une tradition séculaire. Elles sont inscrites depuis 2008 sur la liste UNESCO du “patrimoine culturel immatériel de l’humanité”. Le répertoire musical – appelé ayın  – qui y est joué est particulier. Il comprend quatre parties de compositions vocales et instrumentales et est exécuté par au moins un chanteur, un flûtiste ou neyzen, un joueur de timbale et un joueur de cymbales. Pour en savoir plus : lire “Le Sema, cérémonie Mevlevi”.