Renata Patti raconte son expérience des dérives sectaires dans l’Église et comment son passage à RivEspérance 2012, la première édition donc, fut pour elle une bouffée d’oxygène.
Le 3 novembre 2012, je suis en Belgique, perdue parmi les milliers de participants du rassemblement RivEspérance 2012 dans la ville de Namur : nous écoutons, prions, échangeons des questions et cherchons des réponses. Tout est simple, tout est varié: les couleurs des vêtements, les familles, les jeux des enfants, les adolescents, les moines et moniales jeunes, moins jeunes et même très âgés, venus de congrégations diverses, des prêtres, évêques, un cardinal confondu dans la foule, des théologiens, laïcs engagés, professeurs qui enseignent et des témoins, beaucoup de témoins… en un mot : le peuple de Dieu d’une Église en marche, rayonnante de jeunesse. […]
C’est Olivier [Le Gendre] qui a ouvert ce colloque. Il l’a fait avec tant de messages d’espoir. Après Confession d’un cardinal, il a bien écrit L’espérance du cardinal. Au téléphone je lui clame: « Alors il y a une Espérance? »
« Oui », me répond-il comme un grand frère dans la Foi qui rassure sa petite sœur ébranlée par la souffrance.
Grande joie de se rencontrer, de se connaître de plus près. Une petite communauté se crée au milieu de la foule de 1200 personnes. Plusieurs amis réfléchissent maintenant avec moi: je ne suis plus seule. Nous cherchons à avancer dans notre projet.
Ce week-end de RivEspérance si riche et profond, vécu « en Église », m’a donné un nouvel élan de vie. […] Ici pas d’uniformité imposée! C’est un rassemblement de toutes sortes de participants qui cheminent en communion dans leur différence et les Maîtres/Témoins sont bien choisis parmi une panoplie de réalités ecclésiales.
Comment ne pas me rappeler la phrase de l’Apôtre Paul: « Moi, je suis à Paul ! Et moi, à Apollos ! Et moi, à Céphas ! Et moi, au Christ ! Christ est-il divisé ? » (Corinthiens 1, 12-13).
Ici, chacun vit en liberté l’Espérance sans l’enfermer dans des structures contraignantes, tout en maintenant au centre l’unique Fondateur de l’Église : Jésus Christ.
Renata Patti, De l’emprise à la liberté. Dérives sectaires au sein de l’Église, sous la direction de Vincent Hanssens, Ed. Mols 2017, p. 32-34.